1er tournage de Sebastien

Les prémisses de Comment faire du cinéma

Sommaire de l’article :

1ère prémisse – 2017, Gare Montparnasse. Retour de voyage.

2ème prémisse – 2019, Entres St Michel & les côtes de Loire Atlantique. Plongeons dans la mer.

3ème prémisse – 2019-2020, Parce que j’ai adoré ça. Le(s) Déclic(s).

2017, Gare Montparnasse. Retour de voyage.

Je crois qu’on peut dire que tout a commencé là.

Alors que je suis en train de feuilleter des magazines dans un kiosque à journaux.

A ce moment, je ne suis sur que d’une chose : je suis accro à l’énergie du voyage.

Je viens tout juste de revenir d’Angleterre et je descends à peine de mon train. J’ai encore tous mes bagages. Et rien ne s’est vraiment passé comme je l’avais imaginé.

Comme je n’ai vraiment pas envie de rentrer tout de suite, je décide de me laisser happer par la devanture rouge « flashy » du relay-kiosque de la gare Montparnasse.

Parce que j’aime l’odeur du café des vieux distributeurs, la police des gros titres de journaux et puis ce fourmillement incessant que l’on ressent autant dans les gares que les aéroports. Comment vous appelez ça.. un cliché, c’est ça ? C’est fort possible. 😉

Et c’est là, dans ce kiosque, alors que j’hésite entre les Cahiers du Cinéma (un très beau mensuel qui m’a accompagné longtemps et que j’ai toujours trouvé assez formidable) et La septième obsession (le nouveau magazine génial de Thomas Aidan), que mon regard est attiré par autre chose :

Photographie Magazine n°19, Fisheye, Réponses photo, Photographie facile, Science&Vie Photo spécial équipement, Reflex Nikon, le guide ultime, Les secrets de la photo d’animaux, Shooting Mag, Digital Photo, Profession Photographe, le magazine qui informe et défend les photographes professionels ..

Ok. 12 magazines.

1ère fois que je conscientise vraiment à quel point le photographe même amateur et autodidacte est favorisé, stimulé et encouragé.

Et je trouve ça génial. Vraiment. Toutes ses informations qui sont à portée de main. Et qui doivent ravir tous les photographes en devenir.

Je recentre mon attention sur la rubrique cinéma. Et j’ai beau chercher, je suis incapable de trouver un seul magazine sur la pratique.

Même un dossier exceptionnelle, n’importe quoi qui serait à destination des acteurs de demain ou des étudiants de cinéma. Rien.

Sur la critique du blockbuster de l’époque, le Star Wars de Rian Johnson par contre, j’en trouve au moins une dizaine.

Je commence un peu à en faire une affaire personnelle et je décide de demander au vendeur qui me dit qu’il ne voit pas mais que dans les plus récent magazines cinéma qu’il reçoit, il y a .. La septième obsession.

Bon. Ok j’ai compris. C’est sur, la critique, ça vends.

Après de longues minutes de recherches butées, je dois me rendre à l’évidence. Il n’existe aucun mensuel ou magazine spécial qui traite de l’audiovisuel et sa pratique autrement que par.. la photographie.

Il n’y a apriori aucune initiation au montage, court-métrage, écriture, pitch, analyse de scénario, bases de la mise en scène, différents formats vidéos et leur évolution, etc.

Dommage quand même.

J’imagine alors à quoi ressemblerais un tel magazine, même généraliste où l’on trouverait autant des analyses de grosse campagne marketing tel que la machine Star Wars, à côté de rencontre-débats, de conseils pratiques et de réflexions sur l’apprentissage du cinéma et les bases de la mise en scène. En vrai, ça pourrait être bien, non ?

Mes tout premiers tournages: un zest de candeur, pas mal d’innocence et beaucoup de passion. La candeur a fini au placard et j’ai « payé le prix » de mon innocence. La passion, elle, ne m’a jamais lâché !😉

2 années passent et j’oublie tout ça. Je suis un jeune vidéaste ayant consacré 5 ans de sa vie à étudier le cinéma.

J’enchaine d’abord un peu sans réfléchir les petits boulots alimentaires, je m’amuse à monter des sites internet et je cours après une jolie lubie bien éphémère : un appartement parisien qui aurait vu sur la Tour Eiffel ( oui, c’est le retour du cliché ambulant).

2019, Entres St Michel & les côtes de Loire Atlantique. Plongeons dans la mer.

C’est à ce moment, dès janvier 2019 que, sans trop m’en rendre compte, que je vais commencer à avoir la tête un peu partout.

Je décide d’abord de me former sérieusement au montage, je découvre le marketing digital et je me fais les armes en proposant mes services aux jeunes créateurs de contenus. A ce moment, je vois un peu internet comme un nouveau monde.

Photo prise lors d’une conférence sur Paris, aux côtés de vrais entrepreneurs dont l’incroyable naturopathe Jade Allègre. Voyez comme je semble intimidé.😅

Ici, je fais ma 1ère vrai captation rémunéré auprès d’un professeur de Yoga qui souhaite proposer ses cours d’initiations en ligne. Là, je me retrouve à monter une vidéo publicitaire pour un genre de « génie maléfique » du commerce en ligne. Et je me bats, bec et ongles avec les paramètres (impossibles) de la publicité Facebook.

OH. MON. DIEU.

Petit à petit, je rentre dans le monde de la prestation de service. Interviews, cours vidéos, ateliers ou séminaires.

Et entres-nous, c’était loin d’être gagné. Introverti de nature, je suis souvent dans mon monde et j’ai plutôt horreur de me sentir bousculé.

Mais bon, là.. je ne me suis pas laissé le choix.

Entres les (très) grands moments de solitude et les vrais fous rires (heureusement, les deux s’équilibraient plutôt bien😅) face à des situations toutes plus « cocasses » les unes que les autres, je vais finir par trouver mes marques.

Un peu galvanisé par ma nouvelle vie, je vais « prendre la confiance » et partir en vrille en m’obligeant à jongler entres les mises à jour de mes sites internets, continuer de proposer mes services de monteur freelance et.. devenir salarié à pleins temps, notamment dans une grosse librairie parisienne.

J’assiste également à un maximum de conférences aux thématiques variées (l’écriture, la vidéo, le digital, l’entrepreneuriat, etc). Le souci ? Il y en a trop et je ne sais plus m’arrêter. Mon portefeuille vous le dira car.. il n’assumait plus.🙄

Puis, pour répondre a certaines obligations personnels et surtout passer le plus de temps possible auprès de ma famille, je vais de plus en plus..multiplier les allés-retours.

Paris-La mer. La mer-Paris.

Et bah ! Moi qui voulait voyager .. 🙂

Au début je vais travailler sur mon ordinateur durant les trajets TGV. Mais rapidement, mon pc va devenir une sorte d’oreiller. N’ayant pas eu de vacance depuis longtemps, je rattrape ce retard en dormant.

Et, souvent bercé par les mouvements du train, je rêve alors de plongeons dans la mer.

Juillet 2019, parce que j’ai adoré ça. Le(s) Déclic(s).

Premier déclic.

C’est un jour de juillet 2019, alors que je suis à l’accueil librairie et que je peine à interagir avec les (trop) nombreux clients.

Là je vais faire une sorte de bilan. Et je vais repenser aux 12 magazines sur l’apprentissage de la photo que j’avais feuilleté dans le kiosque de la Gare Montparnasse.

Mon envie d’explorer de nouvelles choses va devenir, malgré mes plannings parfois impossibles, de plus en plus grande, c’est vrai. Mais je vais me retrouver face à un « problème« , que je ne peux pas vous expliquer autrement que comme ceci:

La folie du 7ème art : simple passion ou malédiction ?

Disons que tout va commencer alors que je retombe nez à nez avec de vieux scénarios. Que je vais de ce pas, mettre à la corbeille (sans aucun état d’âme car apriori trop écoeuré par l’imperfection qu’ils me renvoient).

Mais, la semaine suivante, alors que mon inconscient dévore L’audio-vision de Michel Chion, je me surprends en train de commander l’intégral de Tarkovski ! (un coffret blanc magnifique, édité par Potemkine Films)

Mais .. qu’est-ce que c’est que ça ? Je ne comprends pas.

Les mois passent et je vais trouver dans ma boite aux lettres plusieurs dizaines de livres : Stanley Cavell, Joseph Campbell, Francesco Casetti, André Bazin, Gilles Deleuze, Jean douchet, Jean-Baptiste Thoret, etc.

Sans aucun souvenir de les avoir commandés ..

Puis un matin comme les autres (ça sera la goutte de trop), je vais m’entendre prononcer les mots « travelling optique », « homo-diégétique » et « nuit américaine » au petit-déjeuner, dans une seule et même phrase !

Et tout ça, en assistant médusé à l’arrivée improbable des essentielles d’Ingmar Bergman (apporté d’ailleurs, par le fantôme d’Eva Dahlbeck..bref)

J’ai donc pris rdv (bien immédiatement) chez mon médecin traitant.. qui a été catégorique : j’étais finalement face à mon deuxième déclic .. 😇

Photographie tirée du film A LESSON IN LOVE d’Ingmar Bergman, 1954 (Un de mes préférés, parce que Bergman qui s’essaie à la comédie, c’est absolument délicieux).
Vous pouvez lire plus de commentaire sur A lesson in love d’Ingmar Bergman sur Amazon.

Deuxième déclic.

Ma passion du Cinéma.

Qui a une fonction apriori.. exponentielle.

Cette passion qui me suit depuis tout petit et qui est à l’origine de mon envie d’écrire.

Cette passion qui a été décuplé grâce à un film de Jacques Audiard que j’ai découvert à mes 17 ans: De battre mon coeur s’est arrêté. Et démultiplié avec le Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick et le Fanny & Alexandre de Bergman.

D’ailleurs, pour le (très) rapide patchwork des oeuvres qui ont influencé considérablement ma pré-adolescence (parce que toutes les passions commencent quelque-part), disons que tout a commencé avec le Rouge et le noir. Ensuite il y a eu (tenez vous bien) Gladiator (si, si) et enfin De battre mon coeur.

Et à l’époque, le film d’Audiard a été plus qu’un choc. Tout y était, le polar, le récit d’initiation, le mélange des genres et la performance d’acteur. Il fait parti des nombreux films que j’ai « épuisé ». En disséquant chaque scènes, répliques, thématiques et choix de mise en scène. En regardant certains moments en boucles pour comprendre ce qui me plaisait tant. En m’informant sur son processus d’écriture et de fabrication.

Aujourd’hui, ce film, je lui dois énormément. (Et je me demande parfois si ce n’est pas un peu suite à ça que j’ai cherché à élargir mes références, d’abord grâce aux livres, aux films, puis en m’abreuvant quotidiennement des diverses discussions cinéphiles, que l’on peut trouver dans plan large, blow up, on aura tout vu, les chemins de la philosophie, certains l’aiment fip et dernièrement, Cinéphiles de notre temps, que je vous conseille grandement !)

Lire plus de commentaire sur De battre mon coeur s’est arrêté de Jacques Audiard sur Amazon.

De cette passion a découlé des dizaine d’histoires qui attendent dans mes placards. Des histoires que j’ai décidé depuis quelques années, de reléguer au second plan.

Mais à l’aube de 2020, entres les différents confinements, je décide de me faire une fleur : la mise en place de sessions régulières d’écriture intensive.

Début janvier 2020, j’ai rouvert grand mes placards et j’ai ressortie mes vieilles histoires. J’ai corrigé ce qui ne me plaisait pas. Et finalement, ça n’a pas été si difficile que ça.

Et c’est là, au sein même d’une de ces sessions, que je me suis posé LA question déterminante : pourquoi ne pas continuer d’écrire, tout en partageant avec d’autres TOUT ce que j’ai appris depuis que j’étudie le cinéma ?

PARTAGER mes expériences audiovisuelles (cinéphilie, études, pratiques), RETRANSCRIRE et commenter mes sessions d’écritures (construction de scénarios), DOCUMENTER mes tournages (film de commande ou fiction) et parler de mes erreurs diverses et de mes différents projets ?

➜ Proposer des contenus PASSIONNÉS muent par une seule et même idée : booster l’apprentissage du 7ème Art.. ?

Regrouper ça sur une plateforme (webzine, blog ?) DÉDIÉE AUX ÉCHANGES autour de la PASSION et la PRATIQUE du Cinéma.. ?

Ok. Maintenant, tout cela, ça risque de me prendre du temps. Voici donc mes trois motivations principales pour garder le « feu sacré » 😉 :

1- Pouvoir proposer ce que j’aurais rêvé avoir lorsque j’ai découvert le 7ÈME ART.

2- Partager 5ans d’études (master) et 10ans de PASSION de la façon la plus interactive et UTILE possible.

3- Faire ma petite DÉCLARATION D’AMOUR au 7ème Art en cherchant à aider à mon échelle ceux qui feront le cinéma de demain.

C’est ainsi que, stimuler par cette idée, à coté de mes lectures et de mes nouveaux scénarios, chaque jour, je vais commencer à me rendre sur des forums qui tournent autour de l’audiovisuel. Je vais consulter tous les groupes d’entraides pour étudiants de cinéma. Et sans vraiment y penser, je vais commencer à participer. Tantôt en posant des questions. Tantôt en donnant des réponses.

Rien de franchement dingue à proprement parler. Mais pour moi, là, déjà, je vais ressentir comme un troisième déclic. Et je pourrais pas clairement l’expliquer.

Troisième déclic.

Je vais même ouvrir à un moment ce qu’on appelle “un topic” (« soooo 2010 » diront mes petits frères) que j’appelle un peu bêtement, “Comment faire du cinéma”. Et passé les questions des petits malins qui viennent tout sourires me demander “Hey ! Franchement, comment on fait du cinéma ?”, arrive enfin, quelques “vrais” échanges. Et je me prends totalement au jeu. Vous savez pourquoi ?

Parce que j’ai adoré ça. Quatrième (et dernier) déclic.

Quatrième déclic.

Le 6 février 2022. J’achète un nom de domaine et je me décide à lancer ce web-magazine, en publiant ce 1er article pour Comment Faire Du Cinéma.

Me voici au (tout) début d’une nouvelle et formidable aventure !

Voilà. J’espère que ce format vous a plu. Écris à l’occasion du 90ème anniversaire de François Truffaut (le véritable César de la passion du cinéma et il faut bien rendre à César ce qui est à César 🙂), cet article est le 1er jalon l’aventure Comment Faire Du Cinéma.

N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires !

Sur ce, il me reste plus qu’une seule chose à vous dire : vive le cinéma !

Bon, c’est officiel, je n’arriverais jamais à « poser » 😂
N'hésitez (surtout) pas à partager ce contenu à d'autres passionnés ! 🙂

One Comment

  1. Nolween

    C’est un superbe projet, bravo ! Hâte de lire la suite !

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